Dans nos sociétés modernes, le travail revêt une importance capitale et prend parfois le pas sur la vie personnelle et familiale. Il est parfois si central qu’il devient source de problèmes de santé.
Sur-investie ou sous-investie, l’activité professionnelle peut en effet provoquer des pathologies plus ou moins graves, qui peuvent impacter le bien-être psychique des individus et leur productivité dans l’entreprise.
Bore-out, brown-out et burn-out sont trois grandes pathologies causées par l’épuisement professionnel. On en parle de plus en plus, mais savez-vous exactement de quoi il s’agit ? En quoi ces pathologies sont-elles différentes les unes des autres ? Comment les prévenir et les guérir ? Dans cet article, nous décryptons les principales formes contemporaines d’épuisement professionnel.
Burn out, Bore out, Brown out : de quoi s’agit-il ?
Ces trois pathologies entretiennent des points communs. Elles ont toutes un lien avec le monde du travail. Elles ont toutes un impact sur le bien-être mental et l’équilibre psychique des travailleurs. Elles peuvent toutes aboutir à un absentéisme et une baisse de productivité de la part des individus qui en sont les victimes. Enfin, ces trois formes d’épuisement au travail sont des conséquences de RPS mal gérés, comme peuvent l’être la dépression ou le suicide.
Néanmoins, burn out, bore out et brown out surviennent dans des contextes différents. Les manifestations de ces maladies professionnelles sont également diverses, tout comme les populations touchées.
Le burn-out, le mal professionnel du siècle
Le burn-out est la pathologie professionnelle la plus connue. Il correspond à un épuisement professionnel dû à une surcharge de travail et à un surinvestissement de l’individu dans son activité.
La Haute Autorité de Santé nous offre une définition très précise du burn-out. Il s’agit d’un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».
À bout de nerfs, les employés et patrons en burn-out peuvent entrer en dépression, « péter les plombs », puis changer de vie pour éviter la récidive. Dans tous les cas, sur le moment, le burn-out impacte lourdement les capacités professionnelles des travailleurs. Les cadres et professions intermédiaires sont particulièrement touchés par cette maladie.
Bon à savoir
Officiellement reconnu en tant que maladie professionnelle, le burn-out peut donner lieu à une indemnisation de la CPAM, à condition que le taux d’incapacité au travail dépasse 25%.
Le bore-out : quand l’ennui donne lieu à l’épuisement professionnel
Le bore-out est à l’opposé du burn-out. Il survient à cause d’une sous-charge de travail et d’un manque de stimulation. Parce qu’il n’est pas assez occupé ou parce que ses missions sont inadaptées à ses capacités, le travailleur en bore-out ressent constamment de l’ennui.
Les signes du bore-out sont :
- la démotivation ;
- le désintérêt pour l’emploi, les collègues et l’entreprise ;
- une grande lenteur dans la réalisation des missions ;
- la production soudaine d’erreurs à répétition ;
- l’isolement…
Qu’est-ce que le brown out, pathologie professionnelle nouvelle, peu connue mais très répandue ?
Troisième grande pathologie occasionnée par l’activité professionnelle : le brown-out. Moins connu, subtil, il est moins facile à déceler que le burn out et le bore out. Le brown out représenterait cependant le forme dominante d’épuisement professionnel actuellement. Et ce, parce qu’il touche diverses catégories de travailleurs.
Cette pathologie est observée chez les travailleurs qui effectuent des tâches vides de sens et ceux dont les missions sont sous-évaluées par rapport à leurs compétences. Une corrélation entre la multiplication des cas et celle des « bullshit jobs » a notamment été constatée par les chercheurs. Ceux-ci rapportent qu’avec les progrès sociaux, nombreux sont les individus sur-diplômés forcés d’occuper des fonctions sous-évaluées par rapport à leurs compétences. Cela engendre une perte de sens et une remise en cause, qui favorisent le brown-out et empêchent d’être pleinement productif.
D’après les spécialistes, il semblerait également que le brown-out impacte plus fréquemment les professionnels de la communication, du marketing, du e-commerce ou encore des ressources humaines. Dans ces secteurs, les postes vides de sens seraient plus nombreux qu’ailleurs.
Le brown out peut aussi être favorisé par le fonctionnement même de l’entreprise. Par exemple, dans les start-up, le changement, l’innovation et l’adaptation sont permanents. Tout va vite et tout évolue vite. Cette instabilité peut être source de brown-out.
Cette maladie s’illustre par une attitude démissionnaire – « Brown-out » pouvant se traduire par « baisse de tension ». En brown-out, l’employé ne trouve pas de sens à ce qu’il fait. S’il doute de l’utilité de ses missions, il peut également finir par douter de ses capacités à les accomplir. Démotivation, sentiment d’inutilité et remise en question surviennent généralement lors d’un brown-out.
Identifier les facteurs de risques et prévenir l’épuisement professionnel
Que l’on soit chef d’entreprise, responsable RH, manager, travailleur indépendant ou salarié, il est possible de réduire les risques de burn-out, bore-out et brown-out pour soi et pour ses collaborateurs.
Parmi les facteurs de risques de l’épuisement professionnel :
- une intensité du travail trop faible ou trop forte ;
- des exigences émotionnelles trop importantes ;
- une autonomie et une liberté d’action inexistantes ;
- un manque de reconnaissance…
Afin de prévenir les risques de burn-out, brown-out et bore-out, il convient donc de définir un juste temps de travail et de trouver le bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. On veille également à achever un projet avant d’en débuter un autre pour éviter de se retrouver débordé par la charge de travail.
On veillera également à ne pas sur-investir son emploi, émotionnellement parlant. Si les exigences émotionnelles deviennent trop fortes, on peut consulter un spécialiste pour en parler ou pratiquer une activité physique pour se libérer et relâcher la pression, par exemple.
D’autres solutions permettent de prévenir l’épuisement professionnel. Une bonne communication entre collaborateurs, le travail en équipe, la valorisation du travail de chacun et l’organisation de moments de convivialité sont autant de clés pour limiter les risques de burn-out, bore-out et brown-out.